Un tournant positif pour les marchés privés
Un tournant positif pour les marchés privés
La fin possible du cycle de hausses des taux pourrait être de bon augure pour certains investissements sur les marchés privés en 2024.
Après plus d’une décennie de rendements positifs, la plupart des secteurs des marchés privés ont été malmenés au cours des 18 derniers mois, selon les données de Preqin. Tout comme la majorité des catégories d’actifs, les placements non traditionnels privés ne sont pas à l’abri d’un climat macroéconomique marqué par une inflation tenace et élevée et des taux d’intérêt en hausse. Cette conjoncture a un effet d’entraînement qui ralentit la réalisation d’actifs, ce qui réduit les distributions et, par conséquent, les nouvelles levées nettes de capitaux. Les incidences négatives de cet environnement sur les rendements et les prévisions d’un ralentissement économique ont fait en sorte que le secteur a affiché un rythme de croissance plus lent que la moyenne pour la seconde moitié de la dernière décennie. Pour la première fois depuis longtemps, les actifs privés seront confrontés à une tâche ardue en 2024.
Cependant, malgré un contexte plus compliqué, les marchés privés ont maintenu leur élan positif. Ces actifs gérés devraient encore croître à un taux annualisé de 11,9 % au cours des quatre prochaines années, outre une trajectoire déjà impressionnante au cours de laquelle l’ampleur de la catégorie des actifs non traditionnels a presque doublé depuis 2018.
Bien que le contexte actuel ait donné lieu à des rendements très mixtes jusqu’à présent, la fin attendue du cycle de hausses des taux d’intérêt pourrait permettre d’enregistrer des résultats plus positifs, les capitaux restés sur la touche étant redéployés dans un éventail plus large de stratégies, y compris de capital-investissement et de crédit privé.
Source : Preqin, rapport Future of Alternatives 2027, 5 octobre 2022
Crédit privé : Encore ces mêmes rendements solides?
Parmi les différents types de placements sur les marchés privés, celui du crédit privé a été l’un des plus grands bénéficiaires du récent cycle de majorations des taux. Bien qu’une partie de cette croissance soit assurément attribuable aux rendements en hausse du secteur, les prêteurs privés ont tiré parti de l’expansion de la gamme d’occasions offertes, car le resserrement des conditions de prêt des contreparties traditionnelles a suscité la formation d’un groupe intéressant d’emprunteurs mal desservis. Même si de multiples facteurs ont joué un rôle dans la mise en place de cette dynamique, celle-ci est surtout manifeste depuis l’effondrement de la Silicon Valley Bank en avril, qui a incité de nombreuses banques régionales américaines de taille moyenne à réduire leurs activités de prêts pour éviter de subir le même sort. En fait, des données récentes de la Réserve fédérale américaine indiquent que la croissance du secteur des prêts bancaires traditionnels octroyés a été réduite de moitié pour presque tous les types de prêts cette année. Nous notons une tendance comparable au Canada, car les banques cherchent à réduire leur exposition, à se concentrer sur les clients à marge plus élevée et à répondre aux changements réglementaires relativement à leurs exigences en matière de capital.
Cette situation présente davantage d’occasions potentielles pour les prêteurs privés, qui peuvent s’avérer la seule option pour les sociétés emprunteuses ayant besoin de lever des capitaux présentement. De plus, on pourrait s’attendre à ce que cette tendance se poursuive à supposer que la croissance économique s’affaiblisse en 2024 et que les conditions générales de prêt se resserrent encore davantage.
Malgré cela, les perspectives à court terme du crédit privé ne sont pas sans risques. D’une part, la menace d’un profond ralentissement économique l’an prochain exercera sans aucun doute des pressions sur les emprunteurs. En fait, nous en observons déjà les signes, mais ces pressions sont restées relativement négligeables malgré la montée des coûts du service de la dette découlant des hausses des taux à ce jour. Entre autres préoccupations, les investisseurs devraient se méfier des stratégies qui investissent dans des prêts privés assortis de garanties et de clauses restrictives faibles ou qui sont mal classés dans la structure du capital des sociétés auxquelles ils accordent des prêts.
Ce qui est peut-être plus important encore, c’est que les investisseurs pourraient devoir prendre le temps de comprendre la démarche relative à l’octroi de prêts adoptée par les gestionnaires qu’ils choisissent pour investir leurs capitaux. Une conjoncture complexe signifie que les prêteurs privés doivent posséder les compétences nécessaires pour correctement évaluer le crédit d’un emprunteur ainsi que le soumettre à des tests de résistance, et structurer les prêts de manière à offrir les protections adéquates et à atténuer les risques afin d’éviter des résultats négatifs.
Peu importe, le secteur du crédit privé devrait continuer sur sa lancée en 2024, car les prêteurs traditionnels ne semblent pas prêts à passer au mode croissance avant la fin de l’année prochaine. Nous croyons que le potentiel de rendements solides reste largement intact grâce à des rendements toujours intéressants et à une demande croissante de la part des investisseurs institutionnels et de détail à la recherche de diversification accrue au sein de leurs portefeuilles.
Capital-investissement : Un retour en force?
Si le crédit privé a tiré parti du contexte actuel de hausses des taux, c’est tout le contraire pour le capital-investissement, qui pourrait donc avoir plus à gagner d’une réorientation de la politique monétaire l’an prochain.
En effet, selon PitchBook, un fournisseur de données sur les marchés privés, l’année 2023 pourrait se révéler le creux de l’une des pires périodes de la décennie au point de vue des ventes de sociétés de portefeuille. La majoration des taux d’intérêt a nui aux volumes d’opérations boursières, attendu de l’effet de levier utilisé dans le cadre de la plupart des acquisitions d’actifs. Par conséquent, un écart important s’est creusé entre les attentes des acheteurs et celles des vendeurs en matière de prix.
Cela dit, nous constatons un certain regain des volumes d’opérations boursières, car les acheteurs et les vendeurs s’adaptent aux nouvelles réalités du coût du capital, et cette tendance pourrait se poursuivre en 2024. Si les banques centrales continuent de marquer une pause quant à leurs hausses de taux et que ceux-ci commencent à baisser au second semestre de 2024, nous pourrions assister à un regain d’activité dans le secteur du capital-investissement.
Qui plus est, bien que les perspectives d’un ralentissement économique l’an prochain puissent défavoriser les évaluations actuelles des portefeuilles, la conjoncture pourrait également déclencher un nouveau cycle d’achats plus tard dans l’année. La plupart du temps, les périodes de ralentissement tendent à procurer certains des meilleurs rendements pour ceux qui ont une réserve de capitaux (c.-à-d. des liquidités) à déployer et qui sont prêts à saisir les occasions qui se présentent.
Bref, l’année 2024 pourrait potentiellement marquer l’arrivée de jours meilleurs pour les marchés privés en regard de 2023 – le crédit privé affichant de nouveaux gains et le capital-investissement effectuant un retour en force, tandis que les actifs gérés continuent de croître à l’échelle mondiale et d’atteindre de nouveaux sommets.
Ash Lawrence est chef de Partenaires Capital AGF, la plateforme d’activités de La Société de Gestion AGF Limitée qui est axée sur les alternatifs diversifiés et qui possède des compétences considérables en matière d’actifs privés et de stratégies alternatives. M. Lawrence est également membre de l’équipe de la haute direction d’AGF, au sein de laquelle il contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie générale d’entreprise, apportant son point de vue spécialisé et sa vision, afin de promouvoir la croissance à long terme d’AGF.
Leader chevronné, il possède plus de 20 ans d’expérience et une vaste expertise en matière de placements alternatifs et de gestion de portefeuilles dans divers secteurs. À titre de chef de Partenaires Capital AGF, M. Lawrence est chargé de repérer, avec l’aide de son équipe, des gestionnaires chevronnés dont l’expertise en investissement a été démontrée dans leurs domaines d’activités, et d’élaborer la structure de partenariats visant à offrir un soutien stratégique, des ressources et du capital à long terme, de manière à appuyer et à favoriser le développement des partenaires. M. Lawrence et son équipe cherchent constamment à diversifier et à accroître les compétences et les offres en matière de placements non traditionnels de l’entreprise, afin de répondre aux besoins changeants des clients. Avant de se joindre à Placements AGF, M. Lawrence a passé 16 années à Brookfield Asset Management, où il s’occupait des investissements et de la gestion de portefeuilles dans le secteur de l’immobilier de l’Amérique du Nord et du Brésil, dirigeant ultérieurement le volet de l’immobilier canadien de cette entreprise. M. Lawrence possède également de l’expérience en matière de financement de projets d’infrastructures municipales et d’élaboration de solutions d’infrastructures et de transports pour des clients des secteurs privé et public.
M. Lawrence est titulaire d’un MBA de la Rotman School of Management, et d’un baccalauréat en sciences appliquées, génie civil, de l’Université de Waterloo. Ash Lawrence siège à plusieurs conseils; il est membre du comité de direction (America’s Executive Committee) et administrateur (Global Governing Trustee), pour le Urban Land Institute.
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