À quel point et pendant combien de temps?

le 5 décembre 2023 | Par: Kevin McCreadie

À quel point et pendant combien de temps?

La fin anticipée du cycle de hausses des taux des deux dernières années pourrait stimuler considérablement les marchés financiers en 2024. Toutefois, la vigueur de cet élan pourrait largement dépendre du contexte économique qui se présente – et de la mesure dans laquelle les banques centrales sont disposées à réduire les taux, à supposer qu’elles commencent à agir dans ce sens.

À l’approche de l’année 2024, les investisseurs devraient être réconfortés à l’égard de leurs portefeuilles par rapport à la même époque l’an dernier, alors que les actions et les obligations étaient encore mises à rude épreuve sous l’effet d’un marché baissier dévastateur. Bien que les actions se soient appréciées et que les obligations prennent maintenant du mieux, les 12 derniers mois n’ont pas été une partie de plaisir non plus. Les marchés sont restés fébriles et les rendements positifs, lorsqu’il y en avait, ont manqué d’ampleur au sein des catégories d’actifs et entre celles-ci. En revanche, un tel contexte laisse le champ libre à une amélioration et à la possibilité d’avoir encore plus d’occasions de faire des gains l’an prochain.

Les rendements des marchés découlent très probablement des décisions prises par les banques centrales à l’échelle mondiale, qui continuent à lutter contre l’inflation tout en essayant d’effectuer un atterrissage en douceur de leurs économies respectives et d’éviter une profonde récession. Et cela vaut tout particulièrement pour les États-Unis, où la Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà relevé ses taux d’intérêt, qui sont passés de près de zéro à 5,5 %, et contribué à réduire de plus de moitié le taux d’inflation du pays, qui s’établissait légèrement au-dessus de 3 % en octobre, le tout sans réellement entraver la croissance économique pour l’instant.

Il reste à déterminer si le cycle de resserrement de la Fed a atteint son pic, du fait de la récente décision de cette dernière de suspendre toute nouvelle hausse des taux, et, plus important encore, quand la Fed commencera à assouplir sa politique monétaire en réduisant les taux – et à quel point.

Nous pensons que la banque centrale a très possiblement terminé de majorer ses taux (ou presque terminé), ce qui pourrait être avantageux en soi et pour les marchés. Après tout, la volatilité observée ces deux dernières années a été vraisemblablement attribuable à la rapidité et à l’ampleur de la hausse des taux, et non pas le niveaux atteint. Toutefois, la réponse à la question de savoir si les taux d’intérêt sont bel et bien au sommet demeure toutefois largement tributaire de la trajectoire encore incertaine de l’économie et de l’inflation.

Qui plus est, compte tenu de cette incertitude, nous croyons que les prévisions actuelles de quatre baisses de taux ou plus en 2024 devraient être modérées tant que l’inflation reste supérieure à la cible de 2 % de la Fed et que la croissance économique reste soutenue. En fait, cela pourrait être vrai même en cas de récession l’an prochain. Malgré la propension passée de la banque centrale à réduire immédiatement les taux au premier signe de ralentissement économique, il ne faut pas du tout tenir ce geste pour acquis cette fois-ci. Nous croyons que la Fed agira de manière beaucoup plus réfléchie.     

Certes, cette mesure potentiellement tardive n’est peut-être qu’une question de degré et de calendrier. Nous sommes d’avis que les taux d’intérêt seront sans doute plus bas l’an prochain à pareille date – non seulement aux États-Unis, mais également dans de nombreux pays, notamment le Canada, où la croissance est déjà négative pour le troisième trimestre – et que l’on s’attend à une baisse réponse à une décélération de l’économie qui augmente le taux de chômage, mais qui jugule l’inflation.   

Dans ce cas, les marchés pourraient vraisemblablement rester volatils à court terme, mais trouver davantage leurs marques au second semestre. Par exemple, les marchés boursiers se déprécient souvent au début d’une récession et peuvent le faire à nouveau si les prévisions de bénéfices sont rajustées à la baisse pour refléter les conditions économiques. Mais cette faiblesse devrait céder la place à une période plus propice, guidée par une politique monétaire plus souple et l’anticipation d’une reprise économique. Cela pourrait à son tour donner un coup de pouce à une sélection beaucoup plus large d’actions et de secteurs que la poignée d’actions qui ont profusément contribué à la reprise de cette catégorie d’actif cette année.

Entre-temps, en 2024, les marchés obligataires pourraient tirer avantage de leur rôle traditionnel de refuge en période d’incertitude économique accrue, mais aussi des baisses des taux d’intérêt par les banques centrales qui rendraient les obligations actuelles émises à des taux plus élevés en général plus intéressantes. De nombreux investisseurs en titres à revenu fixe accueilleraient favorablement ce changement, notamment ceux qui ont subi trois années consécutives de rendements négatifs pour leurs bons du Trésor américain à plus longue échéance.

Néanmoins, les investisseurs ne devraient pas exclure totalement un scénario d’atterrissage en douceur, surtout aux États-Unis, où la croissance devrait être modérée, mais encore positive ce trimestre. Si la Fed atteint son objectif d’inflation de 2 % sans déclencher de récession, la toile de fond des marchés pourrait être bien différente – même si elle reste prometteuse. En effet, les taux d’intérêt pourraient ne pas baisser autant qu’ils le feraient autrement, mais les investisseurs ne l’exigeraient probablement pas s’ils sont convaincus que la croissance économique peut être viable à plus long terme.

Quoi qu’il en soit, bien que ces deux scénarios proposent des trajectoires différentes, les marchés des actions et des titres à revenu fixe pourraient finalement évoluer dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui. Mais rien n’est garanti, surtout si d’autres facteurs entrent en jeu et modifient la trajectoire de la présente conjoncture. Il convient particulièrement de rester attentif au climat géopolitique qui, en raison des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, continue de présenter de nombreux risques. Parallèlement, les élections présidentielles aux États-Unis l’an prochain pourraient ouvrir la voie à une volatilité accrue, surtout dans le cas d’un autre résultat controversé.  

D’un point de vue pratique, la prudence reste donc de mise à l’approche de 2024, même si la dynamique des marchés semble aller dans la bonne direction. Dès lors, nous pensons qu’une position neutre à l’égard des actions et qu’une sous-pondération des obligations devraient être compensées, au moins pour l’instant, par une pondération légèrement plus élevée que la normale en liquidités dans un portefeuille 60/40. Mais à mesure que l’année 2024 avance, nous nous attendons à investir nos actifs de manière plus énergique dans ce qui devrait s’avérer être une année de progrès.

Aperçu de la répartition de l’actif

Asset Allocation Heatmap Q4 2023
Source: AGF Asset Allocation Committee Fourth Quarter Update (as of October 1, 2023). Based on a 60/40 portfolio mix of equity and fixed income. For illustration purposes only.
Kevin McCreadie
Kevin McCreadie, MBA, CFA®
Chef de la direction et chef des investissements
La Société de Gestion AGF Limitée
Chef de la direction et chef des investissements

Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée. À titre de chef de la direction, M. McCreadie est chargé de veiller au maintien de la mission, de la vision et de l’orientation stratégique d’AGF afin d’assurer la réussite de la Société dans son ensemble. Il est également à la tête de l’équipe de la haute direction d’AGF et assure la liaison avec le conseil d’administration d’AGF. En tant que chef des investissements, M. McCreadie assume le leadership des équipes de gestion des investissements d’AGF. Dans le cadre de ces fonctions, il fait appel au Bureau du chef des investissements, une structure mise en place en août 2018, qui vise à encourager la collaboration et la responsabilisation active entre les membres des équipes de gestion des investissements et dans l’ensemble de la Société. Cette structure tire ainsi parti de l’étendue des compétences au sein d’AGF, tout en favorisant le travail d’équipe nécessaire à la réussite à long terme du volet de gestion des investissements.

M. McCreadie œuvre dans le domaine de la gestion de placements depuis plus de 40 ans et possède une vaste expérience en matière de gestion de l’actif de détail et institutionnel, de même que de gestion directe de portefeuille. Il compte également plus de dix ans d’expérience à titre de chef des investissements au sein de deux importantes sociétés de services financiers des États-Unis. Avant de se joindre à AGF, M. McCreadie a été président et chef des investissements de PNC Capital Advisors, LLC, une division du PNC Financial Services Group, l’une des plus grandes sociétés de services financiers diversifiés aux États-Unis. Il était alors chargé de diriger les affaires institutionnelles de l’entreprise et de s’occuper d’un actif géré de plus de 58 milliards $. Il a commencé sa carrière en 1982 à J.P. Morgan, où il a occupé des postes de plus en plus importants, avant de devenir gestionnaire du portefeuille d’actions de sociétés américaines à grande capitalisation. Il a ensuite été recruté par Brown Investment Advisory, où il était partenaire et gestionnaire de portefeuille principal. Son expérience touche surtout l’assemblage de portefeuilles et l’amélioration des processus d’investissement, de même que la gestion de la répartition de l’actif et de stratégies non traditionnelles pour les clients.

M. McCreadie copréside le Conseil pour la promotion des femmes en affaires de la Chambre de commerce du Canada. Il s’agit d’un groupe de promotion créé par des membres de l’industrie pour leurs pairs; il met l’accent sur les femmes qui sont chefs d’entreprises, entrepreneures ou employées partout au Canada, afin de faire valoir leur parole et leurs perspectives dans le cadre des politiques d’entreprises à l'échelle nationale et de faire avancer le débat sur l’égalité des sexes. Il est titulaire d’un MBA en finance de la Wharton Graduate School of Business, en plus d’être analyste financier agréé (CFA®).


CFA® (Chartered Financial Analyst®) est une marque de commerce du CFA Institute.

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