Contre-attaque des devises
Contre-attaque des devises
Il existe des raisons de croire que le dollar américain s’appréciera en 2025… et des raisons de croire qu’il ne le fera pas.
Bien qu’il n’y ait jamais d’année facile à prévoir, 2025 pourrait s’avérer particulièrement difficile. L’anticipation qui entoure la nouvelle administration du président élu des États-Unis, Donald Trump, et le déploiement ultérieur de politiques sont susceptibles d’avoir de profondes répercussions sur les marchés des changes.
La question est de savoir si l’année 2025, comme une bande-annonce trop révélatrice, sera prévisible ou si elle offrira une tournure d’intrigue anormalement suspecte. Tout comme 2024 a été une année volatile avec des résultats variés à de nombreux moments, 2025 pourrait se dérouler comme un film en trois actes. En fait, au moment d’écrire ces lignes, nous avons déjà entamé le premier acte.
En 2024, les devises ont subi des changements importants
Source : Bloomberg LP, au 14 novembre 2024. Les rendements antérieurs ne constituent pas une indication des résultats futurs.
ACTE I : Jours-dollars
Dans cet acte, le dollar américain est le protagoniste et il reste fort. Comme cet acte a déjà débuté à la fin de 2024, techniquement, il s’agit peut-être d’une présuite.
- On peut s’attendre à ce que le dollar américain s’apprécie jusqu’à des sommets qu’il n’avait pas atteints depuis plusieurs années.
- Selon nous, en suivant son mandat ambitieux, Donald Trump veillera à accélérer vigoureusement l’adoption précoce de politiques.
- Tarifs douaniers : Comme il était indiqué dans le récent article de Placements AGF Inc. sur les élections, des études suggèrent que les tarifs douaniers ont tendance à faire apprécier la monnaie du pays qui les impose et à affaiblir la monnaie du pays touché par ces tarifs.
- L’inflation aux États-Unis, découlant d’une politique budgétaire plus souple et de tarifs douaniers, pourrait interrompre le cycle de réduction des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui contribuerait à stimuler le dollar américain. Celui-ci pourrait rester le plus élevé, ou parmi les plus élevés, et porter des devises dans le monde développé, même si les banques centrales ont probablement besoin de continuer à baisser leurs taux.
- L’exceptionnalisme américain, un effet de politiques conçues pour maintenir l’investissement aux États-Unis, attire les investissements étrangers dans ce pays.
- L’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (Accord Canada-États-Unis-Mexique – ACEUM) pourrait être revu, ce qui exercerait des pressions sur des devises comme notre dollar canadien.
- Le dollar américain reste la monnaie de réserve dominante.
ACTE II : Nous découvrons des failles
- Le dollar américain revient aux niveaux moyens observés au cours des deux dernières années.
- Adoption d’une politique du dollar faible : c’est une chose d’avoir une monnaie stable, ou une monnaie légèrement moins chère, mais la poursuite d’une politique du dollar faible pourrait nuire à la confiance, et entraîner rapidement une forte dépréciation.
- Préoccupations d’ordre budgétaire : la situation évoque un peu celle où un personnage de film d’horreur avance dans l’obscurité pour enquêter sur un bruit. On se demande si les États-Unis se dirigent vers une crise budgétaire. Les marchés connaissent le risque. Nous connaissons le risque. Alors que les craintes pourraient provoquer des flux vers des valeurs refuges et alimenter la vigueur du dollar américain, tout ce qui est plus dommageable pourrait gravement diminuer le statut de monnaie de réserve du dollar américain.
- Situation de la Fed : les points ci-dessus contribuent à éroder la confiance à l’égard de l’ingérence des États-Unis dans la Fed, ou de son mandat, ce qui pourrait également causer des dommages. La surutilisation des tarifs pourrait inciter le monde à se fragmenter davantage et à s’écarter de la dépendance envers les États-Unis.
ACTE III : Dans les ténèbres (à venir, mais pas trop vite... 2025? 2026? Dans 15 ans?)
En l’absence de clarté sur la durée des deux premiers actes, nous pouvons examiner certains thèmes à plus long terme sur lesquels nous concentrer :
- Les données démographiques suggèrent un taux de croissance plus lent de la demande globale. Mais cela signifie aussi une offre de main-d’œuvre plus faible. À mesure que le monde vieillit, la propension à consommer s’atténue. La population en âge de travailler se réduit par rapport à la population générale, mais risque également de diminuer de façon absolue. Une croissance affaiblie et une inflation accrue pourraient être les résultats d’une telle situation. Les pays capables d’équilibrer leurs politiques pour soutenir la croissance tout en limitant l’inflation pourraient attirer des flux à plus long terme.
- Dans un monde qui s’éloigne de la mondialisation, les cycles économiques sont susceptibles d’être plus courts et plus volatils. Il est également probable qu’il s’agisse d’une inflation structurellement supérieure et d’une volatilité accrue. Les décideurs des banques centrales augmenteront les taux pour lutter contre l’inflation, mais leur travail pourrait être compliqué par la volatilité. Les stratégies basées sur les taux d’intérêt pour les devises peuvent devenir moins fiables (mais elles pourraient également devenir plus gratifiantes). Les économies plus stables avec des taux d’intérêt réels adéquats sont susceptibles d’être plus attrayantes pour les investisseurs à long terme.
- Les facteurs démographiques et la démondialisation pourraient donner de la vigueur aux devises qui présentent des profils similaires. Le déroulement de 2025 pourrait déterminer si le dollar américain bénéficiera de ces facteurs au cours des années à venir.
Cochef des titres à revenu fixe, Tom Nakamura possède plus de 15 ans d’expérience en matière de gestion de nombreux portefeuilles. Son apport est essentiel à l’équipe pour ce qui est de l’analyse des conditions macroéconomiques mondiales, et plus particulièrement des marchés de change. Il est chargé d’élaborer la stratégie axée sur les devises et de procurer des conseils quant aux effets des mouvements de change pour la société.
Il est également gestionnaire de portefeuille du Fonds d’obligations à rendement global AGF et de la Catégorie Obligations à rendement global AGF, du Fonds d’obligations des marchés émergents AGF, de même que du FNB Obligations Occasions mondiales AGF, en plus de siéger au Comité de répartition de l’actif de Placements AGF depuis 2016.
Il est titulaire d’un baccalauréat en commerce de l’Université de Toronto, en plus d’être analyste financier agréé (CFA®) et membre de la CFA® Society Toronto.
Sherry Xu est membre de l’équipe de stratégie et de gestion des devises. À ce titre, elle veille à appuyer, par le biais d’analyses, les activités de recherche, de négociation et de surveillance des portefeuilles. Elle est également chargée de contribuer à la mise au point de nouveaux outils, modèles et rapports visant à étayer la gestion et la stratégie liées aux devises. En outre, elle veille à appuyer les activités de l'équipe des titres à revenu fixe sur le marché monétaire.
Avant d’occuper ce poste, elle a travaillé au sein du service de l’exploitation à Placements AGF, où elle s’occupait d’élaborer et de maintenir les flux de travail en matière de gestion de portefeuille, ainsi que des modèles d’évaluation et des modèles de rapprochement. Avant de se joindre à la société, elle a acquis de l’expérience en tant qu’analyste au sein de services à la clientèle et d’exploitations relatives aux FNB.
Mme Xu est titulaire d’un MBA en gestion des placements de l’Université Concordia, d’un baccalauréat en économie mathématique de l’Université de Waterloo, de même que d’un baccalauréat en finances de l’Université Jiaotong de Beijing. Elle est également analyste financière agréée (CFA®).
Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne représentent pas nécessairement les opinions d’AGF, de ses filiales ou de ses sociétés affiliées, et ne peuvent être associés à aucun fonds ni à aucune stratégie d’investissement.
Sauf indication contraire, les commentaires et données économiques sont tirés de Bloomberg, de Reuters et d’autres sources de nouvelles. Les commentaires que renferme le présent document sont fournis à titre de renseignements d’ordre général fondés sur des informations disponibles au 3 décembre 2024. Ils ne visent pas à répondre aux besoins, à la situation et aux objectifs d’un investisseur en particulier. Le contenu de ces commentaires ne doit être utilisé ni interprété comme un conseil en placement ni comme une offre d’achat ou de vente de titres, et ne vise pas à suggérer de prendre une mesure quelconque ou de s’en abstenir. Nous avons pris les mesures nécessaires pour nous assurer de l’exactitude de ces commentaires au moment de leur publication, mais cette exactitude n’est pas garantie. Les conditions du marché peuvent changer, et Placements AGF n’accepte aucune responsabilité pour des décisions de placement prises par des individus et découlant de l’utilisation ou sur la foi des renseignements contenus dans ce document.
Le présent document peut contenir des renseignements prospectifs qui reflètent nos attentes ou nos prévisions actuelles d’événements futurs. Les renseignements prospectifs sont intrinsèquement assujettis, entre autres, aux risques, aux incertitudes et aux hypothèses qui pourraient faire en sorte que les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés dans le présent document. Placements AGF est un groupe de filiales en propriété exclusive de La Société de Gestion AGF Limitée, un émetteur assujetti au Canada. Les filiales de Placements AGF sont Placements AGF Inc. (PAGFI), AGF Investments America Inc. (AGFA), AGF Investments LLC (AGFUS) et AGF International Advisors Company Limited (AGFIA). PAGFI est inscrite à titre de gestionnaire de portefeuille auprès des commissions de valeurs mobilières à travers le Canada. AGFA et AGFUS sont inscrites auprès de la U.S. Securities Exchange Commission à titre de conseillers. AGFIA est réglementée par la Central Bank of Ireland et est inscrite auprès de l’Australian Securities & Investments Commission. Le terme Placements AGF peut faire référence à une ou à plusieurs de ces filiales ou à toutes ces filiales conjointement. Ce terme est utilisé pour plus de commodité et ne décrit pas précisément les sociétés distinctes qui gèrent chacune leurs propres affaires.
Les entités qui font partie de Placements AGF ne fournissent des services de conseils en placement ou n’offrent des fonds de placement que dans le territoire où la société, les particuliers ou les produits en question sont inscrits ou encore où la société ou les particuliers sont autorisés à fournir ces services.
AGFA et AGFUS fournissent des services de conseils en placement aux personnes des États-Unis. Dans le cadre de la prestation de services à certains clients des États-Unis, AGF Investments LLC utilise les ressources de Placements AGF Inc., et agit ainsi en tant que « société affiliée participante » d’AGF Investments LLC, conformément aux directives applicables du personnel de la SEC. AGFA engage une ou plusieurs sociétés affiliées et leur personnel dans la prestation de services en vertu d’accords écrits (y compris des personnes employées par deux entités) conclus entre AGFA et ses sociétés affiliées et en vertu desquels AGFA supervise les activités du personnel affilié au nom de ses clients (« accords de ressources d’affiliation »).
Pour les résidents canadiens : Des commissions de vente, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais peuvent être reliés aux fonds de placement. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds de placement ne sont pas garantis, leur valeur change fréquemment et le rendement antérieur ne se reproduira pas nécessairement.
MD MC Le logo « AGF » et toutes les marques associées sont des marques déposées de La Société de Gestion AGF Limitée et sont utilisés aux termes de licences.
RO : 20241126-4043957