Les actions européennes pourraient-elles rattraper leur retard en 2025?
Les actions européennes pourraient-elles rattraper leur retard en 2025?
L'amélioration des données fondamentales et l'attrait des évaluations pourraient mener à de meilleurs rendements par rapport à ceux des États-Unis.
Depuis des années, les actions européennes jouent les seconds rôles à côté des États-Unis. Alors que les records de l’indice S&P 500 semblent simplement servir de tremplin pour la prochaine étape, les sommets historiques atteints par l’Europe ont l’air d’agir comme des plafonds de verre ou des ancres. Même cette année, alors que l’indice S&P 500 avait grimpé de plus de 20 % à la fin d’octobre, l’indice comparable STOXX Europe 600 peinait à enregistrer un résultat à deux chiffres.
Le piètre rendement historique de l’indice STOXX Europe 600 est attribuable à plusieurs facteurs, nommément la faible croissance de l’économie et des bénéfices, ainsi que la volatilité politique. La diminution de la demande et l’incertitude macroéconomique ont provoqué un grave manque de confiance. Tous ces facteurs sont bien compris et semblent actualisés dans les évaluations des actions. Le ratio cours/bénéfice prévisionnel de l’indice S&P 500 se chiffre aujourd’hui à 22, contre 13 pour celui de l’indice STOXX Europe 600 – soit une décote de 40 % et le niveau le plus bas depuis plusieurs décennies pour les évaluations comparatives des actions européennes, même après les ajustements tenant compte des différences sectorielles entre les deux marchés boursiers.
Écart de valeur
Source : Bloomberg LP, au 31 octobre 2024. Vous ne pouvez pas investir directement dans un indice.
Cependant, ces obstacles devraient s’aplanir en 2025, ce qui offrira une toile de fond plus positive pour la région. La baisse des prix du pétrole maintiendra les prix de l’énergie et le taux d’inflation à des niveaux inférieurs. La Banque centrale européenne a déjà réduit les taux d’intérêt à trois reprises en regard de leurs sommets, ce qui pourrait soutenir l’expansion économique. Le taux de chômage reste bas et la Chine commence à avoir le vent dans les voiles, ce qui importe au point de vue des exportations européennes. Nous estimons que ces facteurs positifs devraient stimuler la croissance économique et contribuer à réduire l’écart entre l’Europe et les États-Unis, surtout si l’économie américaine commence, comme prévu, à ralentir.
La situation est la même pour les bénéfices des sociétés. Les résultats enregistrés en Europe pour 2024 seront indéniablement médiocres, dont des attentes moyennes de gains à un chiffre (de l’ordre d’un à cinq). Cependant, en 2025, les bénéfices européens devraient connaître des taux de croissance près de 10 %, étayés par une base inférieure, tandis que la croissance des bénéfices aux États-Unis devrait ralentir à environ 15 %. L’Europe pourrait donc rester à la traîne, mais de manière moins marquée qu’en 2024.
En 2025, les programmes de réduction des déficits imposés à plusieurs pays, comme l’Italie et la France, se révéleront un point négatif pour l’Europe. En vertu du Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne, tout pays affichant un déficit excessif doit montrer au Parlement comment il compte ramener son déficit à 3 % du produit intérieur brut (PIB). Parallèlement, le nouveau gouvernement travailliste du Royaume-Uni a introduit son propre budget de rigueur. La diminution des dépenses publiques et la hausse des impôts pourraient nuire à la croissance économique et à la rentabilité des sociétés – un frein aux évaluations des actions européennes par rapport à celles des États-Unis, où le président élu Donald Trump est susceptible de creuser un déficit budgétaire déjà important. Jusqu’à présent, le marché boursier a réagi de manière négative au conservatisme budgétaire adopté en Europe, malgré la solidité du bilan que cela pourrait créer à long terme, et se concentre plutôt sur la croissance des bénéfices potentiels à court terme aux États-Unis.
Entre-temps, les gains politiques des partis d’extrême droite et d’extrême gauche partout sur le continent – notamment en Allemagne, en Autriche et lors des élections parlementaires européennes en France – ont fait la une des journaux cette année. Les partis extrémistes de chaque pays défendent des programmes légèrement différents, mais sommairement, ils sont anti-immigration et axés sur le protectionnisme culturel. Pour l’instant, les partis centristes conservent le pouvoir, et le nouveau Parlement européen, de même que la nouvelle Commission européenne, qui seront en place d’ici la fin de l’année, semblent prêts à se plier aux souhaits des gens et à commencer à chercher des moyens d’apaiser les préoccupations des populistes. Ils se concentreront également sur l’adoption du rapport de Mario Draghi sur la compétitivité de l’Europe en mettant l’accent sur la croissance économique et sur la productivité, tout en conservant les valeurs d’équité et d’inclusion sociale.
Le manque de confiance en Europe ne s’est pas seulement traduit par une contre-performance des cours boursiers, mais aussi par de faibles niveaux d’actionnariat. Les investisseurs en actions possèdent des positions vendeurs nets en Europe et surpondèrent au seuil presque maximal les États-Unis. Les élections présidentielles américaines semblent avoir exacerbé cette tendance, car la victoire de Donald Trump et les tarifs douaniers qu’il a promis ont donné aux investisseurs une raison supplémentaire d’alléger leur pondération de titres européens.
Cela dit, une grande partie des mauvaises nouvelles potentielles pour les actions européennes a déjà été actualisée sur le marché boursier. Les actions européennes ont enregistré des rendements inférieurs, elles sont abordables, leurs données fondamentales s’améliorent et les gouvernements européens tentent de corriger les déséquilibres du système.
Il ne fait aucun doute que l’Europe a un travail considérable à accomplir et qu’elle ne résoudra pas tous ses problèmes en 2025. Mais le vieil adage selon lequel « l’heure la plus sombre est celle qui précède le lever du soleil » semble s’appliquer ici.
Richard McGrath est administrateur et chef des investissements à AGF International Advisors (AGFIA). Il agit à titre de conseiller de portefeuille chevronné, relativement à tous les mandats de la société, et il est chargé principalement de la recherche sur les actions européennes.
Il s’est joint à AGFIA en 1996 à titre d’analyste. Il a travaillé un certain temps à Singapour et à Toronto, avant de devenir conseiller de portefeuille en 2006. M. McGrath a été recruté directement de l’université et sa réussite dans le cadre du programme de formation professionnelle d’AGFIA est exemplaire.
Il est titulaire d’un baccalauréat en sciences commerciales et d’une maîtrise en investissement et trésorerie de l’Université de Dublin, en plus d’être analyste financier agréé (CFA®).
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