Une progression laborieuse :

Des perspectives d’experts sur l’économie mondiale, les marchés financiers et la façon de positionner son portefeuille afin de réussir

Les participants

Jane Buchan, PhD, CAIA (2017)

Membre du conseil d’administration d’AGF, Chef de la direction, PAAMCO, et cochef de la direction, PAAMCO Prisma Holdings

Kathleen Camilli

Membre du conseil d’administration d’AGF, Fondatrice et directrice Camilli Economics, LLC

Kevin McCreadie, CFA, MBA

Président et chef des investissements Placements AGF Inc.

John Christofilos

Vice-président principal et chef du bureau des négociations Placements AGF Inc.

David Stonehouse, CFA, MBA

Vice-président et gestionnaire de portefeuille

Regina Chi, CFA

Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille Placements AGF Inc.

Membre du conseil d’administration d’AGF, Chef de la direction, PAAMCO, et cochef de la direction, PAAMCO Prisma Holdings

Jane Buchan est chef de la direction de PAAMCO et cochef de la direction de PAAMCO Prisma Holdings. Dans le cadre de ce double rôle, elle supervise l’ensemble de la stratégie commerciale, de même que l’orientation de l’une et l’autre des deux entreprises.

Mme Buchan, qui siège au conseil de Torchmark Corporation (NYSE : TMK), a cofondé l’association 100 Women in Finance et participe activement au conseil de l’organisme sans but lucratif Girls Who Invest. Elle exerce également la fonction d’administratrice pour le Standards Board for Alternative Investments.

Jane Buchan est titulaire d’un doctorat et d’une maîtrise en économie d’entreprise (Finance) de l’Université Harvard, ainsi que d’un baccalauréat en économie de l’Université Yale.

Membre du conseil d’administration d’AGF, Fondatrice et directrice Camilli Economics, LLC

Mme Camilli est l’une des meilleures spécialistes en prévisions macroéconomiques aux États-Unis.

Sa carrière a commencé à la Banque de la Réserve fédérale de New York. Puis, elle a été économiste spécialisée en titres américains auprès de l’équipe mondiale de Credit Suisse Asset Management et économiste en chef de la firme Tucker Anthony Sutro.

Elle a siégé au conseil de trois sociétés ouvertes, et siège présentement, à titre de membre indépendante, au conseil d’administration d’Unifirst Corporation (NYSE). Elle est conseillère stratégique auprès de deux nouvelles entreprises, l’une de médias sociaux et l’autre de technologie financière. Elle est membre des associations suivantes : National Association of Corporate Directors (Governance Fellow), Women Corporate Directors et National Association for Business Economists.

Mme Camilli est titulaire d’un MBA en finance et d’une maîtrise en études françaises de l’Université de New York. De plus, elle a siégé aux conseils d’administration de nombreux organismes sans but lucratif.

Président et chef des investissements Placements AGF Inc.

Kevin McCreadie assume la direction de l’équipe de gestion de placements d’AGF et il est chargé des affaires institutionnelles de la société à l’échelle mondiale. Il œuvre dans le domaine de la gestion de placements depuis plus de 30 ans et possède une vaste expérience en matière de gestion de l’actif institutionnel et de détail, de même qu’en gestion directe de portefeuille, en plus de compter plus de dix ans d’expérience à titre de chef des investissements au sein de deux importantes sociétés de services financiers aux États-Unis.

Avant de se joindre à AGF, il était président et chef des investissements de PNC Capital Advisors, LLC, une division du PNC Financial Services Group, l’une des plus importantes sociétés de services financiers diversifiés aux États-Unis. Dans le cadre de ses fonctions, il était chargé de diriger les activités du volet institutionnel de la société et il supervisait la gestion d’un actif de plus de 58 milliards de dollars. M. McCreadie a commencé sa carrière en 1982, à J.P. Morgan, où il a occupé des postes de plus en plus importants, avant de devenir gestionnaire d’un portefeuille d’actions d’entreprises américaines à grande capitalisation. Il a ensuite été recruté par Brown Investment Advisory, où il était partenaire et gestionnaire de portefeuille principal.

Son expérience touche surtout l’assemblage de portefeuilles et l’amélioration des processus d’investissement, de même que la gestion axée sur la répartition de l’actif et les nouvelles stratégies pour les clients.

Kevin McCreadie est analyste financier agréé en plus d’être titulaire d’un MBA en finance de la Wharton Graduate School of Business.

Vice-président principal et chef du bureau des négociations Placements AGF Inc.

John Christofilos est vice-président principal, chef du bureau des négociations, à La Société de Gestion AGF Limitée.

M. Christofilos et son équipe sont responsables des négociations de l’actif géré d’AGF, qui s’élève à 37 milliards de dollars, pour des clients de détail, institutionnels, bien nantis, de même que dans le cadre de portefeuilles FNB.

M. Christofilos possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine des marchés financiers canadiens et internationaux. Avant de se joindre à AGF, M. Christofilos était directeur général auprès de Canaccord Genuity où il était chargé des solutions de négociation reposant sur l’électronique et l’utilisation d’algorithmes.

Précédemment, M. Christofilos était vice-président directeur à E*TRADE Financial, une société située à Palo Alto, en Californie.

M. Christofilos a siégé aux conseils d’associations professionnelles, soit la CSTA (Canadian Securities Traders Association) et l’IETA (Institutional Equity Traders Association).

M. Christofilos est titulaire d’un baccalauréat en science de la United States International University à San Diego, en Californie.

Vice-président et gestionnaire de portefeuille

David Stonehouse gère à la fois des portefeuilles de titres équilibrés et de titres à revenu fixe. Il fait partie de l’équipe des titres à revenu fixe, dont les compétences spécialisées se rapportent à toutes les grandes catégories de titres à revenu fixe, notamment les titres à rendement élevé et ceux de premier rang, les obligations souveraines et les obligations mondiales convertibles, sur les marchés émergents et développés, de même que les devises étrangères. Le processus rigoureux et discipliné auquel il a recours pour la gestion d’investissements allie une analyse descendante axée sur la duration et la répartition de l’actif à une analyse ascendante pour la sélection de titres.

Auparavant, il était directeur des titres à revenu fixe et gestionnaire de portefeuille pour Acuity Investment Management Inc. En février 2011, La Société de Gestion AGF Limitée a fait l’acquisition des sociétés Acuity Funds Ltd. et Acuity Investment Management Inc. Avant de se joindre à l’équipe d’Acuity, David Stonehouse a été analyste principal spécialisé en matière d’actions canadiennes pour un important régime de retraite canadien et spécialiste en analyse financière dans le domaine des télécommunications.

David Stonehouse est titulaire d’un baccalauréat en sciences appliquées de l’Université Queen’s et d’un MBA (finance et comptabilité) de l’Université McMaster, en plus d’être analyste financier agréé (CFA).

Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille Placements AGF Inc.

Regina Chi est vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, responsable des stratégies des marchés émergents d’AGF. Selon une philosophie d’investissement conforme à celle de l’équipe des actions mondiales AGF, elle recherche des sociétés de qualité qui revêtent des avantages concurrentiels viables à long terme doublés d’évaluations attrayantes.

 

L’économie mondiale

Par le passé, les guerres commerciales ont donné lieu à des ralentissements importants de l’économie, mais je ne m’attends pas à ce que la situation actuelle mène à une véritable guerre commerciale. Je crois que M. Trump fait ces menaces dans le cadre de tactiques de négociation avec la Chine.

- Kathleen Camilli

Quelles sont vos perspectives quant à l’économie mondiale?

Kevin McCreadie : Si l’on ignore la volatilité boursière et les événements des deux derniers mois, l’économie mondiale se porte assez bien et se situe probablement à son meilleur niveau des dix dernières années. Nous observons finalement une accélération coordonnée de la croissance en Amérique du Nord, en Europe, au Japon, et même en Chine. La question maintenant est de savoir de quelle façon ces économies vont se comporter, si les banques centrales des marchés développés continuent de resserrer leurs politiques.

David Stonehouse : La Réserve fédérale américaine [la « Fed »] a augmenté les taux d’intérêt à six reprises depuis la fin de l’année 2015, mais si l’on examine le taux fictif des fonds fédéraux – qui tient compte de l’assouplissement quantitatif – on constate que les hausses ont véritablement commencé quand l’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, avait fait naître de l’anxiété (le Taper Tantrum) en annonçant un ralentissement des achats d’obligations pour mai 2013. Maintenant, d’autres banques centrales se joignent à la Fed, notamment la Banque du Canada. Nous nous trouvons donc plus loin dans le cycle et les taux d’intérêt plus élevés commenceront bientôt à se faire douloureux. Mais en analysant certains des indicateurs économiques avancés, rien ne montre qu’une récession est imminente selon nous. Les banques centrales comptent donc sur une marge de manœuvre.

Kathleen Camilli : Aux États-Unis, on compose avec la réforme fiscale du [président] Trump et le potentiel de la mise en place d’un programme d’infrastructure d’une valeur de mille milliards de dollars américains. Nous pourrions observer un scénario de fin de cycle où la croissance augmenterait de 3 ou 4 % au cours des deux prochaines années, ce qui ferait augmenter l’inflation pendant la période, étant donné le faible taux de chômage.

Regina Chi : Sur le plan des marchés émergents, les économies se portent mieux qu’au cours de la période du Taper Tantrum. La plupart des pays enregistrent un excédent considérable au compte courant et une croissance du PIB de deux à deux fois et demie plus importante que celle des marchés développés. Nous sommes donc optimistes à l’égard des marchés émergents.

KM : Les marchés émergents ont beaucoup changé. Leurs économies, qui reposaient autrefois sur les marchandises, sont beaucoup plus équilibrées et peuvent mieux absorber les chocs systémiques..

Y a-t-il des risques de récession dans un avenir rapproché?

KM : Aucun membre de notre équipe ne croit que nous ferons face à une récession en 2018 et si une récession se manifeste en 2019, ce ne sera probablement pas avant la fin de l’année. L’Europe est plus susceptible d’être aux prises avec un tel phénomène que les États-Unis. En effet, la Banque centrale européenne compte encore sur des taux d’intérêt négatifs et tente de contrôler, à l’aide d’un seul ensemble de politiques, 20 économies diverses qui s’accroissent à des rythmes différents. De ce fait, le risque d’une erreur de politique est plus élevé en Europe.

John Christofilos : Il est intéressant de noter que l’Europe constitue toujours la région la plus importante sur le plan des flux financiers, devant le Japon en deuxième position, et devant les marchés émergents et les États-Unis. Donc, si l’Europe est la première à faire face à une récession, ce ne sera pas en raison des flux financiers.

DS : Du point de vue de l’Amérique du Nord, les surplus [économiques] sont très apparents, mais plus nuancés aux États-Unis. Ils ont été plus durement touchés lors de la crise financière et la croissance a été assez anémique au cours de la dernière décennie; les déséquilibres habituels ne sont pas apparus aussi rapidement qu’au cours des cycles précédents. Il existe bien évidemment des secteurs problématiques : les prêts étudiants se situent à des niveaux records, bien que des raisons justifient cette situation; les prêts automobiles approchent de la fin du cycle; et les prix de l’immobilier commercial sont très élevés. Toutefois, l’économie ne montre pas les signes d’une fin de cycle économique prolongé, comme ce qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et qui était caractérisé par des dépenses d’immobilisation importantes, une accumulation importante des stocks, une inflation galopante et une Réserve fédérale américaine excessive.

À quel point la guerre commerciale potentielle entre la Chine et les États-Unis constitue-t-elle un risque pour l’économie mondiale?

KC : Par le passé, les guerres commerciales ont donné lieu à des ralentissements importants de l’économie, mais je ne m’attends pas à ce que la situation actuelle mène à une véritable guerre commerciale. Je crois que M. Trump fait ces menaces dans le cadre de tactiques de négociation avec la Chine.

Jane Buchan : Comme la Chine constitue l’acheteur marginal le plus important de titres de créance américains, des tarifs s’appliquant à 50 milliards $ en importation seraient pratiquement insignifiants. Il s’agit d’une goutte d’eau dans un ruisseau et cela ne devrait pas beaucoup nuire à la relation entre les deux pays.

KM : Pour renforcer le point de Jane, la Chine est l’acheteur le plus important de titres du Trésor américain. Si, du jour au lendemain, elle cessait de financer cette catégorie d’actif, le gouvernement américain devrait émettre près de mille milliards de dollars américains en titres de créance supplémentaires afin de financer sa réforme fiscale. La Chine compte donc sur un effet de levier important.

RC : Nous estimons que la Chine adoptera une méthode conciliante avec les États-Unis, mais le processus sera long et similaire à celui des négociations à l’égard de l’ALENA, qui n’est toujours pas résolu, après sept mois et neuf rondes de négociation. Nous prévoyons que les négociations entre la Chine et les États-Unis seront volatiles, mais que la raison prévaudra.

KM : Je ne crois pas que le gouvernement des États-Unis actuel ait l’intention de déclencher une guerre commerciale, mais des représailles tarifaires haussant les prix nuiraient aux marchés et feraient certainement augmenter les taux d’intérêt tout en accentuant l’inflation.

Quels indicateurs économiques les investisseurs devraient-ils surveiller pour déceler des signes de ralentissement?

KM : Bien que les taux soient toujours accommodants, les taux à court terme ont augmenté rapidement depuis novembre. Si l’écart commence à se creuser entre le taux LIBOR, soit le taux d’intérêt moyen que les banques s’accordent entre elles pour des prêts non garantis à court terme, et le taux des fonds fédéraux, il faudra surveiller la situation, car cela pourrait laisser présager un problème de crédit.

RC : Du point de vue des marchés émergents, le dollar américain représente selon moi la principale inquiétude. Normalement, lorsque les taux d’intérêt augmentent brusquement, le dollar américain s’apprécie parallèlement. Toutefois, il est demeuré faible récemment, tandis que les devises des marchés émergents ont continué de surclasser les autres. Si le billet vert se raffermit, les actifs des marchés émergents pourraient perdre de la vigueur, puisque ces deux éléments sont en forte corrélation. Cela dit, tout recul causé par cette situation serait probablement moins important que par le passé, puisque les économies des marchés émergents sont en bien meilleure santé.

KC : Le taux de chômage aux États-Unis m’inquiète, car il approche de 3 %. Les pénuries de main-d’œuvre se multiplient et, selon moi, elles devraient faire augmenter les salaires au cours de l’année ou des deux prochaines années. Cette hausse inflationniste des salaires sera-t-elle assez considérable pour donner des raisons à la Fed de resserrer davantage sa politique? Je ne crois pas, mais il s’agit d’une possibilité. .

DS : J’aimerais ajouter que l’aplatissement de la courbe de rendement constitue maintenant la donnée privilégiée par tous les observateurs, quand il s’agit de prédire la prochaine récession, puisque ce phénomène a été très souvent révélateur aux États-Unis, au cours des dernières années. Selon moi, les investisseurs se fient un peu trop à cette information. Comme le cycle monétaire actuel n’est pas normal, la courbe pourrait être déformée et donner lieu à de fausses prédictions.

Marchés financiers

Je dirais qu’il faut se préparer! L’année dernière sans aucune volatilité était une anomalie.

- John Christofilos

La récente volatilité boursière est-elle là pour durer?

JC : Je dirais qu’il faut se préparer! L’année dernière sans aucune volatilité était une anomalie. Mais depuis le début de cette année, nous faisons face à une volatilité accrue qui devrait durer assez longtemps. En tant que gestionnaires actifs, nous devrions être en mesure de tirer profit de cette situation.

KM : Nous estimons que les bénéfices seront phénoménaux aux États-Unis et probablement également en Europe et même en Asie. La base semble donc solide. Toutefois, le parcours vers la hausse des bénéfices sera long et difficile puisque la volatilité intrajournalière se situe à des niveaux qui n’ont pas été atteints en dix ans probablement.

JC : Le retour aux creux du début du mois de février lors du dernier mois [26 mars] est avantageux pour les marchés. Ils doivent maintenir ces niveaux. Du point de vue d’un négociateur, les marchés pourraient évoluer latéralement pendant les prochaines semaines ou les prochains mois. Il s’agit d’un très bon signe puisque cela forme une excellente base pour le marché. Cependant, si ce n’est pas le cas et que les marchés reculent davantage, on devrait probablement connaître un autre repli important.

Le marché haussier n’est donc pas encore terminé?

DS : Je crois que le marché haussier n’est pas encore terminé et que nous atteindrons des sommets encore plus élevés. Essentiellement, en l’absence d’une récession au sein des marchés développés, les replis ont tendance à se chiffrer à environ 20 %. C’est un scénario à ne pas négliger. Donc, les reculs importants sont rares sans récession.

JC : Nous nous penchons également sur les niveaux de liquidité. Je suis optimiste puisque bon nombre d’investisseurs institutionnels et de particuliers ont encore beaucoup d’argent à investir. Dans un marché haussier de longue durée, on fait face à des replis qui constituent la plupart du temps des occasions d’achat.

KM : Si une récession se produit, il s’agira d’une récession économique classique, et non pas d’une récession causée par des problèmes de crédit comme en 2008 ou par l’éclatement d’une bulle spéculative comme en 2002. Ce scénario ralentira les marchés des actions pendant l’année, mais les conséquences ne seront pas comparables à celles de 2008 ou de 2002. La baisse temporaire des bénéfices nuira aux évaluations, mais nous ne verrons pas de dégringolade de 40 % à moins que des défis imprévus se présentent.

JC : S’il y a un point qui me préoccupe actuellement, c’est le potentiel d’un dégagement important sous l’effet de la structure actuelle du marché. Des krachs éclairs ont eu lieu en 2014 et en janvier 2016, et aucune résolution n’a été prise malgré les efforts des organismes de réglementation. Le nombre de réserves de liquidités constitue une partie du problème. En effet, il existe entre 50 et 60 réserves de liquidités aux États-Unis seulement, où l’on peut négocier la même valeur mobilière, sans compter tout l’argent « passif » qui a été ajouté au cours des récentes années par le biais des fonds indiciels et des FNB. Que se passera-t-il si la tendance s’inverse?

KM : L’accentuation de la volatilité pourrait réduire l’attrait de la gestion passive, ce qui donnerait lieu à certains problèmes structurels et risques systématiques en raison de la taille du marché.

Si le marché américain fléchit, entraînera-t-il les autres marchés mondiaux?

KM : Les chiffres sur l’inflation et le rapport sur les emplois aux États-Unis ont déclenché le repli mondial de février. Trois jours après le début de la chute, les pires rendements n’étaient pas au sein du marché américain, mais plutôt sur les autres marchés mondiaux. De ce fait, j’estime qu’il existe une forte corrélation entre le rendement du marché boursier américain et celui des autres marchés.

JB : La façon dont le repli potentiel aux États-Unis se déroulera importe également. En effet, un recul rapide et violent aura une incidence plus importante sur les marchés mondiaux qu’un repli lent et à long terme, qui n’aurait que peu d’impact.

DS : Étant donné que la mondialisation permet la libre circulation des capitaux, les risques de propagation, non pas de la panique, mais d’un repli au-delà des États-Unis, seront variables. Toutefois, certaines parties des marchés mondiaux offrent une diversification suffisante leur permettant de ne pas suivre la tendance amorcée par les États-Unis. Par exemple, le Japon semble avoir une trajectoire différente. De la même façon, les marchés émergents pourraient également réagir différemment à un repli aux États-Unis.

RC : Je suis d’accord. Les marchés émergents ont surclassé le marché américain au cours des dernières années pendant que les États-Unis étaient aux prises avec des hausses de taux d’intérêt. Ces chiffres suggèrent que les marchés émergents sont sans corrélation avec le marché américain à l’heure actuelle. Bien sûr, cette situation pourrait changer en fonction des développements en matière de commerce et des mouvements du dollar américain.

Gestion de portefeuille

En tant qu’ancien universitaire, je pense que la notion primordiale qu’on enseigne est qu’il n’y a rien de gratuit sauf la diversification. C’est particulièrement le cas, vue la situation actuelle des marchés qui est caractérisée par une croissance mondiale généralisée et coordonnée.

- Jane Buchan

De quelle façon les investisseurs devraient-ils positionner leurs portefeuilles?

KM : Comme nous l’avons mentionné, nous entamons une période de reprise de la volatilité alors que nous abandonnons un contexte de taux d’intérêt pratiquement nuls. Selon nous, dans le cadre de nos portefeuilles équilibrés, il est sensé actuellement de compter sur une encaisse élevée. Nous sommes sous-exposés aux titres à revenu fixe afin de gagner une protection contre la hausse des taux d’intérêt et surexposés aux actions puisque nous estimons qu’elles peuvent progresser davantage. La plupart de nos portefeuilles témoignent d’une préférence à l’égard des actions mondiales qui vise à offrir aux investisseurs une meilleure chance d’enregistrer des rendements positifs.

RC : De notre point de vue, en tant qu’équipe responsable des actions mondiales, nous recherchons des sociétés de qualité qui obtiennent un taux de rendement supérieur au coût du capital étant donné que la conjoncture est caractérisée par une hausse des taux d’intérêt.

DS : Nous sommes moins attirés par les marchés du crédit que par le passé. Notre approche reste neutre, mais nous ne croyons pas que les écarts des titres à rendement élevé peuvent se resserrer davantage dans ce cycle. Les obligations convertibles ont meilleure mine. Si nous n’avons pas encore atteint les sommets quant aux actions, les obligations convertibles constituent probablement le meilleur outil de titres à revenu fixe pour obtenir une valeur supplémentaire. C’est également le cas, dans une certaine mesure, des titres de créance des marchés émergents. Nous restons prudents, mais les bilans des pays souverains des marchés en développement sont généralement sains, leurs niveaux d’endettement relativement faibles et la croissance du PIB plus élevée que dans les pays développés.

JB : Pour revenir sur un commentaire de David au sujet de l’aplatissement de la courbe de rendement, il est intéressant de noter que les titres dans le segment à court terme de la courbe sont moins risqués que les titres dans le segment à long terme.

DS : Au Canada, on obtient essentiellement seulement 20 points de base supplémentaires en investissant dans des titres ayant une échéance comprise entre cinq ou sept ans à 30 ans, ce qui constitue une prime minime pour composer avec une tonne de volatilité et de risques de taux d’intérêt supplémentaires. Donc, les titres à long terme ne sont pas aussi avantageux actuellement que par le passé à différents points du cycle, dans l’optique du rendement potentiel.

JB : En tant qu’ancien universitaire, je pense que la notion primordiale qu’on enseigne est qu’il n’y a rien de gratuit sauf la diversification. C’est particulièrement le cas, vue la situation actuelle des marchés qui est caractérisée par une croissance mondiale généralisée et coordonnée.

KM : J’estime également qu’il y aura un besoin accru à l’égard des placements non traditionnels dans le cadre des portefeuilles non seulement des investisseurs institutionnels, mais aussi des particuliers, puisque ces catégories ne sont pas en corrélation avec les catégories d’actifs traditionnels et offrent potentiellement une protection contre l’inflation.

DS : Les placements non traditionnels occupent une partie importante parmi nos solutions à revenu fixe depuis vingt-cinq ans, et ils continuent de jouer un rôle clé

Quelle est l’importance de la gestion active présentement?

JB : Le marché est très étroit. Seuls quelques titres constituent les moteurs des marchés, aussi bien pour les titres à revenu fixe que les actions, et il est très difficile de les éviter, quelles que soient les proportions. C’est pourquoi la gestion active a surclassé la gestion passive aux États-Unis au cours des six derniers mois.

DS : Il est important de bien réfléchir avant d’investir à ce stade du cycle. Il est possible d’effectuer des rajustements afin de réussir, mais il faut que la transaction soit gagnante. Et il ne s’agit pas seulement d’une transaction mais de deux transactions – il est important d’acquérir les titres à un bon prix et de les vendre à un meilleur prix. Nous n’effectuons pas des transactions purement pour le plaisir, mais afin d’obtenir des profits.

JB : Il faut se rappeler que les gains proviennent seulement de quelques jours de bourse, il est donc très dangereux de prévoir les mouvements du marché pour en tirer un rendement. Il vaut mieux suivre un plan à long terme et le respecter. J’ai vu tellement d’investisseurs prendre peur et vendre leurs titres au mauvais moment.

JC : Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui soit capable de prédire correctement les mouvements du marché.

KM : Ils peuvent parfois avoir raison quant à un aspect, mais habituellement, un seul.

 

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Les commentaires que renferme le présent document sont fournis à titre de renseignements d’ordre général fondés sur des informations disponibles au 6 avril 2018 et ne devraient pas être considérés comme des conseils personnels en matière de placement, une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières. Nous avons pris les mesures nécessaires pour nous assurer de l’exactitude de ces commentaires au moment de leur publication, mais cette exactitude n’est pas garantie. Les conditions du marché peuvent changer et le gestionnaire de portefeuille n’accepte aucune responsabilité pour des décisions de placement prises par des individus et découlant de l’utilisation ou sur la foi des renseignements contenus dans le présent document. Nous invitons les investisseurs à obtenir les conseils d’un conseiller financier.

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