Raisons pour lesquelles nous sommes optimistes à l’égard des obligations d’État à l’approche de 2025
Raisons pour lesquelles nous sommes optimistes à l’égard des obligations d’État à l’approche de 2025
Dans l’ensemble, nous sommes d’avis que l’environnement des taux d’intérêt aux États-Unis et au Canada pourrait continuer d’offrir un profil de risque/rendement intéressant pour ceux qui investissent dans les obligations d’État.
La réaction des marchés des capitaux à la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines du 5 novembre dernier s’est déroulée à peu près comme prévu : les actifs à risque tels que les actions et la cryptomonnaie ont répondu positivement à ses politiques anticipées favorables aux entreprises, et les obligations américaines ont fait l’objet de ventes, au moins au début. En apparence, cela ressemblait à une répétition de 2016 après la victoire de M. Trump la première fois, et cela a renforcé l’idée apparemment reçue selon laquelle les politiques de la nouvelle administration signifieront « plus de la même chose » pour les investisseurs – des marchés boursiers robustes, mais beaucoup de pression à la hausse sur les taux d’intérêt.
Cette hypothèse pourrait ne pas évoluer tout à fait comme prévu, du moins en ce qui concerne les taux. En effet, notre hypothèse de base avance que les changements possibles apportés aux taux américains pourraient être modestes l’an prochain, bien que le risque de baisse l’emporte probablement sur le potentiel de hausse. Quant au Canada, malgré l’impact soi-disant inflationniste des politiques de M. Trump sur l’économie mondiale, nous ne voyons pas la Banque du Canada dévier de sa mesure d’assouplissement actuelle. Certes, ces perspectives comportent des risques, mais dans l’ensemble, nous sommes d’avis que l’environnement des taux aux États-Unis et au Canada, plus particulièrement, pourrait continuer d’offrir un profil risque/rendement intéressant pour ceux qui investissent dans les obligations d’État.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le contexte des taux aux États-Unis sous l’administration Trump pourrait différer cette fois-ci. Tout d’abord, contrairement à 2016, la Réserve fédérale américaine ( Fed) est maintenant dans un cycle de réductions plutôt que dans un cycle de hausses. Il y a huit ans, la Fed tentait de normaliser progressivement sa politique monétaire après des années de taux proches de zéro en réponse à la crise financière mondiale de 2008. Depuis septembre 2024, cependant, la Fed a assoupli sa politique monétaire et nous nous attendons à ce que la banque centrale des États-Unis maintienne sa trajectoire actuelle jusqu’à ce que les politiques potentielles de Donald Trump se précisent et soient promulguées par la nouvelle administration.
Deuxièmement, contrairement à 2016, la victoire de M. Trump en 2024 n’était pas une surprise complète, ce qui signifie que le marché avait déjà largement pris en compte cette probabilité. Par exemple, le rendement d’une obligation d’État américain à 10 ans avait déjà augmenté de près de 70 points de base (pdb) avant ces élections, alors qu’en 2016 il avait progressé d’un peu plus de 80 pdb après la victoire de Donald Trump.
Enfin, le manque présumé de rigueur budgétaire de la nouvelle administration pourrait ne pas s’avérer aussi grave que prévu. Nous ignorons si les politiques des républicains de Donald Trump se traduiront par des déficits plus importants que ceux cumulés par les démocrates, à savoir des déficits supérieurs à 5 % du PIB depuis le début de 2023, et ce, même avec une économie proche du plein emploi. En outre, le marché s’est surtout concentré sur les mesures de réductions d’impôts de l’administration Trump, mais il a largement négligé les diminutions de dépenses potentielles. Bien qu’un balayage républicain soit généralement perçu comme susceptible d’augmenter le déficit, nous pensons qu’un Congrès contrôlé par les républicains permettrait à l’administration de mettre en œuvre plus facilement des mesures de réduction des coûts parallèlement aux réductions d’impôts.
Ainsi, selon nous, les taux ne devraient pas augmenter aussi fortement qu’en 2016 et 2017 après la première élection de M. Trump. En règle générale, le rendement d’une obligation d’État américain à 10 ans semble assez bien évalué pour 2025. Les prévisions de la Fed suggèrent que le taux chutera à 3,375 % d’ici la fin de 2025 et à 2,875 % d’ici la fin de 2026, contrastant fortement avec le taux final attendu du marché américain de près de 3,75 %. Si la tarification des taux du marché s’avère être la meilleure estimation, en plus d’une prime à terme de 50 pdb (reflétant une courbe ascendante à la fin du cycle d’assouplissement), le rendement d’une obligation d’État américain à 10 ans terminerait le cycle autour de 4,25 % – ce qui correspond à peu près aux niveaux actuels. Mais étant donné que la Fed prévoit des réductions plus vigoureuses que celles attendues par le marché, nous voyons un risque de baisse supplémentaire relativement à cette prévision pour 2025.
Les rendements des obligations d’État sont près de leurs plus hauts niveaux des 20 dernières années
Source : Bloomberg LP, au 27 novembre 2024.
Les principaux risques pour nos perspectives découlent des tarifs et des politiques d’immigration potentiels. Si Donald Trump impose des tarifs douaniers sur tous les produits étrangers (y compris 25 % pour le Canada et le Mexique et 60 % ou plus pour les importations chinoises), cela pourrait exercer, selon nous, de nouvelles pressions inflationnistes sur les États-Unis. De même, les déportations à grande échelle pourraient resserrer l’offre de main-d’œuvre, ce qui pourrait faire augmenter les salaires et, par conséquent, l’inflation. Dans les deux cas, une inflation élevée pourrait inciter la Fed à réduire les taux moins que prévu, ce qui entraînerait un déplacement vers le haut pour l’ensemble de la courbe des rendements.
Mais qu’en est-il du Canada? De toute évidence, son paysage économique contraste fortement avec celui des États-Unis. Au Canada, la croissance du PIB réel est demeurée inférieure à 2 % depuis le début de 2023, tandis que le taux de croissance aux États-Unis était aux environs de 2,5 %. De plus, l’inflation d’une année sur l’autre au Canada s’est élevée à 1,6 % en septembre (ou 1 % en excluant les frais des intérêts hypothécaires), tandis que l’inflation aux États-Unis dépasse toujours la cible de 2 % de la Fed. À 6,5 %, le taux de chômage du Canada est maintenant bien au-dessus du taux d’inflation non accéléré, ou taux de chômage à inflation stationnaire (TCIS) – le niveau minimum de chômage pour déclencher l’inflation; aux États-Unis, le taux de chômage est beaucoup plus faible, soit de 4,1 %. Par conséquent, nous estimons que la Banque du Canada procédera à des baisses de taux importantes en 2025, ce qui fera reculer davantage les rendements des obligations d’État.
Compte tenu de nos perspectives relativement positives à l’égard des tendances des taux, nous demeurons optimistes en ce qui concerne les titres à revenu fixe à l’approche de 2025. Sur l’ensemble de la courbe, les rendements des obligations d’État, tant au Canada qu’aux États-Unis, sont près de leurs plus hauts niveaux des 20 dernières années. Nous sommes d’avis que ce contexte permet aux marchés des titres à revenu fixe de générer des revenus importants pour les investisseurs, des revenus qui pourraient au moins partiellement atténuer toute perte en capital potentielle.
Ce qui est plus important encore, c’est que nous estimons que les titres à revenu fixe peuvent constituer une couverture efficace vis-à-vis de la participation aux actions. Après avoir enregistré en 2022 des rendements négatifs notables – tant les actions que les obligations à l’échelle mondiale –, certains ont remis en question la pertinence du portefeuille 60/40. Cependant, avec une inflation maintenant inférieure à 3 % sur la plupart des marchés développés, y compris les États-Unis et le Canada, nous pensons que la corrélation inverse entre les obligations et les actions pourrait être de retour.
Jean-Sébastien Nadeau exerce les fonctions de gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe des titres à revenu fixe de Placements AGF. Il s’occupe principalement de la gestion du Fonds de titres à revenu fixe Plus AGF et du Fonds d’obligations de sociétés mondiales AGF. Pour ce faire, il effectue des analystes fondamentales et des recherches sur le crédit, et voit à l’assemblage des portefeuilles.
Avant de se joindre à Placements AGF, il occupait un poste d’analyste principal à la Banque du Canada, où il a acquis de précieuses connaissances sur la façon dont la politique monétaire est élaborée et mise en œuvre au Canada. Il a commencé sa carrière au sein de l'équipe de revenu fixe, Crédit aux entreprises de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
M. Nadeau est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en administration des affaires (avec spécialisation en finance) et d’un MBA (finance) de l’Université Laval, en plus d’être gestionnaire des risques financiers (FRM) et analyste financier agréé (CFA®).
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