Le climat géopolitique restera un point de mire pour les investisseurs en 2025
Le climat géopolitique restera un point de mire pour les investisseurs en 2025
Les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine demeurent des questions brûlantes qui pourraient influer sur les marchés financiers.
Les Américains se sont peu intéressés à la politique étrangère; les électeurs étaient bien plus préoccupés par les prix des produits alimentaires.
Mais le président élu Donald Trump a promis d’appliquer une politique étrangère musclée – et il s’est engagé à mettre fin à la guerre en Ukraine en un jour. Les États-Unis ont dépensé une somme étonnante pour l’Ukraine, jusqu’à 125 milliards $US, selon certaines estimations.
Depuis le début de la guerre à Gaza, Israël a reçu environ 20 milliards $US d’aide américaine au Moyen-Orient, où les hostilités pourraient perdurer malgré le récent accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, selon la plupart des hauts responsables américains.
Il existe deux impondérables géopolitiques persistants. Tout d’abord l’Iran, grand agitateur du Moyen-Orient. Les radicaux de Téhéran ont financé le Hamas, le mouvement houthiste, le Hezbollah et d’autres groupes militants.
Ce qui est plus important encore, c’est que les scientifiques iraniens travaillent rapidement à la production d’une bombe nucléaire rudimentaire. Le vecteur (nucléaire) n’a pas encore été mis au point, mais les analystes de la défense estiment que ce n’est qu’une question de temps avant que les Iraniens ne disposent de la bombe, ce qui entraînerait presque à coup sûr une réponse d’Israël.
Quant au second impondérable, il s’agit de la promesse de M. Trump de rehausser les tarifs douaniers imposés à la Chine, à l’instar de ceux d’autres pays. Marco Rubio, le belliqueux secrétaire d’État fervent critique de la Chine, verra à la mise en œuvre de cette politique. Nous sommes presque certains que le Sénat confirmera la nomination de M. Rubio.
Plusieurs autres partisans de la ligne dure à Washington sont déterminés à sévir contre la Chine au regard de son espionnage, de son traitement des dissidents et de ses visées sur Taïwan. Les nombreux bellicistes au sein du Congrès américain veulent l’imposition de tarifs douaniers nettement plus élevés – et l’application de sanctions si la Chine continue de s’associer à la Russie.
Les adeptes de Donald Trump ont un problème majeur : l’indifférence de l’opinion publique vis-à-vis de la ligne dure des États-Unis en matière de géopolitique. Un climat d’isolationnisme s’est installé dans une grande partie de l’Amérique – les jeunes conservateurs, surtout, s’opposent à l’idée de verser d’autres sommes considérables pour la défense. Il semble certain que l’Ukraine ne recevra pas 50 ou 60 milliards $US d’aide supplémentaire cette année.
Les États-Unis débourseront presque 850 milliards $US pour la défense pour cet exercice financier, malgré un déficit budgétaire ahurissant, qui s’élève maintenant à près de 2 000 milliards $US par an, et sans indication de mesures de retenue en vue. M. Trump affirme qu’il paiera ces nouvelles dépenses avec ses tarifs douaniers, mais les calculs sont tout bonnement erronés.
Il y aura d’autres sources de nouvelles dépenses – Venezuela, Haïti, Corée, etc. Et les frictions entre les États-Unis et le Canada pourraient persister vu la réticence d’Ottawa à dépenser davantage pour l’OTAN, un enjeu de taille pour M. Trump.
Notre conclusion : nous traverserons une période d’instabilité – à tout le moins en paroles – alors que M. Trump cherche à repousser les limites. La plupart de ses premiers candidats ont fait preuve d’une incohérence spectaculaire, et au moins un ou deux d’entre eux pourraient ne pas être confirmés dans leurs fonctions.
Les présidents en second mandat se concentrent souvent sur la politique étrangère, et non sur les questions intérieures; et puisque l’économie américaine se porte bien, M. Trump aura amplement le temps de se concentrer sur la Russie, sur la Chine, sur la Corée du Nord, sur l’Iran et sur d’autres pays.
Selon nous, tout ne sera pas sombre, car les pertes de la Russie – au point de vue du moral, du terrain et de l’économie – continuent de s’accumuler, et la Chine a beaucoup de travail à accomplir. En 2025, alors que l’Occident peut s’accommoder à la géopolitique, le Moyen-Orient – comme d’habitude – restera la plus grande menace.
Greg Valliere s’est joint à Placements AGF Inc. (« AGF ») en février 2019, à titre de stratège en chef, spécialiste des États-Unis. Dans le cadre de ces fonctions, il est chargé de procurer des conseils se rapportant aux actualités politiques des États-Unis et à leur influence sur les marchés mondiaux.
Il apporte à AGF une perspective unique, résultant de plus de 40 ans d’expérience en analyse politique. Au cours de ces années, il a partagé régulièrement ses commentaires et donné son point de vue spécialisé sur les affaires à Washington, plus particulièrement sur les questions relatives à la Réserve fédérale, à la politique économique et aux politiques des États-Unis dans une optique mondiale, pour une clientèle de gestionnaires de placements et de fournisseurs de services financiers. M. Valliere travaille en collaboration avec AGF depuis 2017. Il procure aux équipes de gestion des investissements des conseils se rapportant aux actualités politiques et à l’incidence de celles-ci sur les marchés mondiaux, formulant chaque jour des commentaires pertinents à l’intention des conseillers financiers. Il participe également à de nombreux événements destinés à la clientèle, de même qu’à diverses tournées.
Greg Valliere possède plus de 40 ans d’expérience en matière de suivi des politiques de Washington, pour le compte d’investisseurs institutionnels et de détail. Il est fréquemment cité dans les médias américains et ses analyses portent principalement sur la Réserve fédérale, l’impôt, les dépenses et la politique. Greg Valliere réside à Washington, D.C.
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